La main du bourreau finit toujours par pourrir

Grande main qui pèse sur nous

grande main qui nous aplatit contre terre

grande main qui nous brise les ailes

            grande main de plomb chaud

            grande main de fer rouge

 

grands ongles qui nous scient les os

grands ongles qui nous ouvrent les yeux

            comme des huîtres

grands ongles qui nous cousent les lèvres

            grands ongles d’étain rouillé

            grands ongles d’émail brûlé

 

mais viendront les panaris

panaris

panaris

 

la grande main qui nous cloue au sol

finira par pourrir

les jointures éclateront comme des verres de cristal

les ongles tomberont

 

la grande main pourrira

et nous pourrons nous lever pour aller ailleurs.

Référence bibliographique

Roland Giguère, "La main du bourreau...", L'âge de la parole, Typo Poésie, 2013, p. 17.

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